Elle guide les russes dans Biarritz au Pays Basque - 23/08/2014

très joli article sur  une de nos adhérentes, Cynthia REAUD, paru  dans l'hebdomadaire Le Sud-Ouest du 23-08-2014 

Derrière son grand sourire apparent, Cynthia Réaud le reconnaît, l'été 2014 n'a pas été sa meilleure période. « J'ai eu moins de clients que d'habitude, c'est un fait. » La raison de cette petite baisse s'explique facilement en lisant les pages internationales de l'ensemble des médias : les récentes sanctions de l'Union Européenne à l'égard de la Russie ont indirectement amené notre jeune entrepreneuse à travailler au ralenti cette saison.

Un métier qui dépend de l'actualité internationale. Il n'y a que dans les grandes villes mondiales que l'on pourrait trouver ça. Mais pas si vite : Biarritz peut très bien tirer son épingle du jeu. C'est en effet dans le cadre de sa fonction de guide russophone que Cynthia Réaud participe au renouveau du tourisme chic et haut de gamme de la ville.

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De nombreux voyages

Au départ, une simple troisième langue vivante russe au collège et au lycée. Ensuite, une véritable passion pour la culture des pays de l'Est : « Je suis partie à 22 ans en Ukraine, pour une mission humanitaire dans un orphelinat. C'était très dur, les conditions de vie étaient compliquées. Mais les rencontres, les moments passés là-bas avec les enfants et les locaux, m'ont fait réaliser que c'était ma voie », déclare-t-elle aujourd'hui.

La jeune Française trace alors sa route et intègre l'ambassade de France en Biélorussie pour des missions de réhabilitation des territoires contaminés par Tchernobyl. Les séminaires et les actions dans le pays s'enchaînent, et Cynthia Réaud a besoin de souffler. Elle s'offre ainsi régulièrement des vacances au Pays basque. Jusqu'à ce qu'un détail lui mette la puce à l'oreille.

L'été, Biarritz devient multilingue. On peut y capter des bribes de conversations en anglais, espagnol, allemand, et… russe. En partant de ce constat, Cynthia Réaud décide d'aller vers de nouveaux horizons : « J'avais fait le tour de mon métier. Alors je me suis installée à Biarritz et j'ai fondé ma société Bel Biarritz ».

Sa fonction est simple : accompagner la clientèle russe, ukrainienne, lituanienne, de passage sur la Côte. « Je travaille autant avec les touristes que les entreprises. Mais une bonne partie de mes activités concerne les visites guidées. » Les hôtels de Biarritz contactent ainsi Cynthia Reugé pour faire découvrir à leurs clients des pays de l'Est, la région.

Curieux et cultivés

Des Russes, la jeune femme en retient beaucoup de qualités. « Oui, ils sont au début assez froids. Mais en creusant un peu, on découvre des gens adorables, très cultivés et curieux. Il m'arrive même que ce soit eux qui m'apprennent des choses sur l'histoire du Pays basque et de la Russie », note-t-elle. Elle remarque par ailleurs que la culture basque intrigue particulièrement ces populations : leur rapport distancié avec l'Espagne, leur propre langue, tout ceci forme un halo de mystère pour sa clientèle.

Évidemment, l'histoire chic et russophone de la ville est le point central des visites de la guide. L'église orthodoxe, la villa Stravinsky, les vacances des grandes oligarchies russes durant les années 20, Coco Channel… des faits et des personnages qui continuent de faire briller la ville au-delà de nos frontières.

Mais surtout, ne sous-estimez pas le touriste russe : « Ils sont très téméraires. Certains ont voulu se mettre au surf, et ils se sont jetés dans les rouleaux dès leur première séance ! », raconte la guide, hilare. La plupart reste toutefois très étonné du courage de l'association des Ours Blancs qui va faire trempette dans l'eau du port vieux en hiver.

La clientèle de Cynthia Réaud est haut de gamme. Seuls les Russes les plus riches peuvent s'offrir des vacances en France. Mais elle note toutefois une conception du repos bien différente de la Côte d'Azur : « Les gens qui viennent sur Biarritz sont plus calmes, pas bling bling. Ils sont là pour profiter de l'art de vivre basque. Pas pour flamber sur des yachts. » On ne peut que saluer la chose.

Brice Bossavie


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